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Début de nouvelle "Marie-Hélène ne trouve pas de place où se garer"
Le texte qui suit est une ébauche
Des débuts de nouvelles comme
celui-là, j’en ai quantité dans mes tiroirs. Même si je suis dorénavant plus orienté
« roman », la nouvelle reste une forme d’expression que
j’affectionne.
De même que les pions – les pièces
les plus faibles de l’échiquier – sont l’âme du jeu d’échecs (c’est une citation
de Philidor, réputé comme le plus fort joueur du XVIIIème siècle), je suis convaincu
que les nouvelles sont l’âme de la Littérature.
Marie-Hélène ne trouve pas de place où se garer(titre provisoire)
La nuit est tombée et il pleut à
verse. Sur la petite place, la boulangerie reste la seule vitrine encore
allumée. Sans doute plus pour très longtemps, il est presque dix-neuf heures trente.
Et aucun endroit où se garer. Après avoir fait trois fois le tour au volant de
sa Clio, Marie-Hélène hésite. Laisser le moteur tourner en double-file, le
temps d’acheter son pain ?
Oui mais Mathieu ?
Sur le siège arrière, son fils de
deux ans et demi, dort à poings fermés.
« Oh et puis j’en ai
pour trente secondes ! » se dit la jeune femme.
Marie-Hélène tire le frein à
main et sort de sa voiture en courant sous la pluie.
A l’intérieur de la boutique
flotte encore une agréable odeur de pain chaud.
- Bonsoir. Deux baguettes, s’il vous plait.
Faire vite ! Ce n’est pas dans ses
habitudes de laisser Mathieu seul dans la voiture. Qui plus est, elle a des
invités ce soir. Les Marchand, un couple d’amis récents, doivent passer vers vingt
heures. Elle ne sait pas encore s’ils ne resteront que pour l’apéritif mais elle
est au moins sûre d’une chose : Cédric – son compagnon – arrivera au dernier
moment et sans rien avoir prévu. Comme toujours, il dira avoir été débordé de boulot
– zéro culpabilité ! C’est encore sur elle que va reposer la soirée. Alors
qu’elle aussi a sa journée de boulot dans les pattes !
- Deux euros dix.
Marie-Hélène fouille frénétiquement
son porte-monnaie, ne trouve pas l’appoint ; elle s’énerve, finit par sortir
un billet.
- Ne vous inquiétez pas, il n’y a pas le feu ! s’amuse la vendeuse,
une grosse dame entre deux âges au sourire bienveillant.
Marie-Hélène se mord les lèvres,
essaie de se détendre.
- Ce n’est pas ça, j’ai laissé mon fils dans ma voiture… et je suis en
double-file !
Il lui semble percevoir un regard
désapprobateur.
- Votre monnaie…
- Merci, au revoir !
A nouveau la pluie et l’obscurité.
Marie-Hélène baisse la tête sous les rafales de vent mais tout à coup, stupeur.
L’impensable, l’inimaginable.
A l’endroit où elle a laissé sa voiture,
la chaussée est déserte.
La Clio a disparu.
Marie-Hélène tourne et retourne sur
elle-même, scrute en vain les coins et recoins de la petite place où les voitures
passent au ralenti, en quête d’un endroit où sa garer ; la pluie redouble et
quelque chose de venimeux, d’effroyable monte en elle, lui broie la poitrine :
- MATHIEU !
Elle n’a pu s’empêcher d’hurler.
Son garçon, son petit garçon – il faut appeler Cédric ! Non, la police mais
son portable est resté lui aussi dans la voiture, affolement. Marie-Hélène court
sans savoir où aller sous la pluie battante, complètement paniquée.
Je n’ai pas encore décidé de la suite.
Qu’en pensez-vous ?
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Bonne lecture !
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