C’est le rêve de beaucoup d’entre nous. Mais ce qu’ignorent les
néophytes, c’est que le métier d’écrivain comporte aussi sa part de
contraintes.
En témoigne cette courte
séquence entre Etienne, un ami écrivain et son éditeur (que je nommerai X),
lors d’un coup de fil du second au premier :
- Super, le début de ton manuscrit ! Par contre, il y a une chose
qui me chagrine…
- Ah oui, laquelle ?
- Le personnage que tu appelles Mustapha. Il faudrait changer son nom.
- Et pourquoi ça ?
- A un moment, tu le décris en train de piquer une cigarette dans le
paquet d’un de ses collègues. Tu sais, les gens ont tôt fait de faire des
raccourcis : Mustapha égal voleur égal écrivain et éditeur racistes !
- Attends c’est juste une cigarette, je ne crois pas que…
- Il faut vraiment que tu changes ce prénom. Tu comprends, tu es encore
un jeune auteur. Certes, le comité a validé le fait de te publier mais tu dois être
attentif à nos préconisations.
- Ça va, j’ai compris (soupir)… je vais réfléchir à un autre prénom.
- Pas la peine, j’en ai déjà un. Ce sera Jean-Claude.
- Jean-Claude - mais c’est une blague !? C’est un prénom des années
soixante alors que le roman est contemporain. Je te rappelle que le personnage de
Mustapha a tout juste vingt ans !
- Désolé mais ce n’est pas négociable. Ce sera Jean-Claude. Bon, il faut
que je te laisse : je n’en suis qu’à la page 18. Il faut que j’avance si l’on
veut rester dans les temps au niveau de la date de sortie.
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