vendredi 6 mai 2016

Devenir écrivain pour vivre libre

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Écrire pour vivre libre

Une vie d'artiste, est-ce une vie de liberté ?


 C’est le rêve de beaucoup d’entre nous. Mais ce qu’ignorent les néophytes, c’est que le métier d’écrivain comporte aussi sa part de contraintes.

 En témoigne cette courte séquence entre Etienne, un ami écrivain et son éditeur (que je nommerai X), lors d’un coup de fil du second au premier :
- Super, le début de ton manuscrit ! Par contre, il y a une chose qui me chagrine…
- Ah oui, laquelle ?
- Le personnage que tu appelles Mustapha. Il faudrait changer son nom.
- Et pourquoi ça ?
- A un moment, tu le décris en train de piquer une cigarette dans le paquet d’un de ses collègues. Tu sais, les gens ont tôt fait de faire des raccourcis : Mustapha égal voleur égal écrivain et éditeur racistes !
- Attends c’est juste une cigarette, je ne crois pas que…
- Il faut vraiment que tu changes ce prénom. Tu comprends, tu es encore un jeune auteur. Certes, le comité a validé le fait de te publier mais tu dois être attentif à nos préconisations.
- Ça va, j’ai compris (soupir)… je vais réfléchir à un autre prénom.
- Pas la peine, j’en ai déjà un. Ce sera Jean-Claude.
- Jean-Claude - mais c’est une blague !? C’est un prénom des années soixante alors que le roman est contemporain. Je te rappelle que le personnage de Mustapha a tout juste vingt ans !
- Désolé mais ce n’est pas négociable. Ce sera Jean-Claude. Bon, il faut que je te laisse : je n’en suis qu’à la page 18. Il faut que j’avance si l’on veut rester dans les temps au niveau de la date de sortie.

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