Pour ou contre ?
Personnellement, je n’écris jamais à partir
d’un « sujet de nouvelle ». Je trouve que l’existence comporte déjà
suffisamment de contraintes en elle-même pour ne pas m’en rajouter une de plus !
Pour moi, l’écriture doit être synonyme de
LIBERTÉ TOTALE !
… sinon, ce
n’est plus de l’écriture créative mais de l’exercice de style !
Au « sujet » ou « thème »
je préfère parler d’envie, de désir.
Ce qui – chez moi - créé l’envie d’écrire une
nouvelle c’est plutôt une émotion, une situation ou encore un personnage
« hors norme ».
Par exemple :
- une émotion
qui déborde, comment la gérer ?
- des gens
ordinaires confrontés à des situations extraordinaires, comment vont-ils
réagir, s’en sortir ? (et vous, que feriez-vous à leur place ?)
- des gens hors
du commun – et qui donc, réagiront comme tels – confrontés à des situations
ordinaires… surprise garantie !
Quelques
exemples piochés dans mon « carnet d’essai », sorte de méga brouillon
abyssal où s’entassent des milliers de débuts d’histoire dont certains -
peut-être - aboutiront à une nouvelle :
Une émotion : en avoir marre… de soi
« Je crois
tout simplement que j’en ai marre de moi. Je pourrais aller au bout du Monde,
je serai bien obligé de m’emmener. Et avec moi, mon lot habituel de névroses –
bien obligé de le trimballer, lui aussi ! »
Un personnage hors norme – mais qui cache son
jeu :
« Tout le
monde dit que j’ai une bonne tête. Alors qu’en réalité, je suis une
ordure. »
Situation « sous tension » : l’entretien
d’embauche
« - Si vous
avez déjà décidé de ne pas m’embaucher, autant que vous me le disiez tout de
suite, ça me fera gagner du temps !
- Pardon ?!
- Au regard que
vous vous avez échangé quand je suis entré, j’ai tout de suite compris. Alors
soyez honnêtes ! Dites-le et puis c’est tout !
Je leur ai balancé mon CV à la figure et je
suis parti en claquant la porte, aussi fort que je pouvais. »
Emotion/situation – comment faire quand on a
un nombril à la place du cerveau ?
« En apparence,
nous vivons tous dans le même Monde. Mais en apparence seulement. Car chacun
évolue dans un univers, une réalité qui lui est propre. Il arrive parfois que l’on
s’entraperçoive, les uns les autres.
Mais ça ne dure jamais très longtemps.
- Tu disais
quoi, au fait ?
- Mais… tu ne
m’as pas écouté ?! Ça fait une heure que je te parle et que je te raconte
comment Damien m’a quittée.
- Ah, parce que
Damien t’a quittée ?! »
Une émotion, une situation = un début
d’histoire. Parfois, la suite met plusieurs semaines, plusieurs mois, voire
même plusieurs années avant de « venir » ; c’est le cas d’un
texte que j’ai écrit en début d’année et dont j’avais rédigé le début voilà…
une éternité ! (dix ans ?) J’aimais bien le début mais je n’arrivais
pas à lui trouver une suite. Et puis l’année dernière, tout est venu d’un coup
et c’est maintenant une de mes nouvelles préférées.
Voilà, il faut du temps… que nous n’avons pas toujours.
Heureusement, il m’arrive aussi d’écrire une
nouvelle de A à Z, quasiment d’un trait. Ça m’arrive, oui. Plus rarement, à mon
grand regret. Disons une fois dans l’année.
Peut-être aussi que je manque de
disponibilité ? (vous l’aurez compris, mes droits d’auteur ne me permettent
pas encore de vivre de ma plume ! Heureux les écrivains « professionnels »…)
Pour conclure temporairement sur ce sujet, je dirais
que tout peut être sujet de nouvelle :
à commencer par un (apprenti) écrivain en mal de sujet de nouvelle…
C'est intéressant et enrichissant de savoir comment fonctionnent nos "collègues" qui triturent les mots!
RépondreSupprimerPour ma part, ce sont souvent des photos qui servent de point de départ, ça peut-être aussi une phrase qui jaillit comme ça, toute seule et traine dans la tête pendant des jours, jusqu'à ce que je la pose sur le papier!