Cet article fait suite au message du 22
février 2012
Face A
La toute première qualité d’un concours de
nouvelles est de vous faire EXISTER en tant qu’écrivain (écrivain amateur, écrivain
du dimanche - nous sommes d’accord mais « écrivain » tout de même !)
Et rien que pour ça, ça vaut le coup de les
faire !
Car pour la première fois quelqu’un va attendre vos textes.
Et non seulement les attendre mais aussi les lire !
Avec une chance (sur cinquante, cent ou
quelques centaines) de remarquer
votre texte et même, récompense suprême, de lui
donner un prix !
Second avantage, la possibilité d’être publié
dans un « vrai » livre.
Car (relativement) nombreux sont les concours
de nouvelles qui éditent les textes gagnants – voire les dix ou vingt premiers –
dans un recueil. C’est une étape, un encouragement formidable que de pouvoir
ranger dans sa bibliothèque un ouvrage comprenant l’un de ses textes.
Face B
Si votre nouvelle s’ouvre sur une scène
explicite de cunnilingus ou si les protagonistes de votre histoire se traitent
« d’enculés » - peut-être l’insulte la plus couramment utilisée de
nos jours, et pas seulement dans les stades de foot - la probabilité que votre
texte figure sur le podium se réduit d’un coup à zéro.
Ne vous méprenez pas, il n’entre nullement dans
mes intentions de promouvoir la pornographie ou la vulgarité ( !) – je veux
simplement illustrer le fait qu’à partir du moment où l’organisateur est une
association littéraire ou une municipalité qui publiera le ou les gagnants dans
le bulletin de la commune, les situations ou éléments de vocabulaire
précédemment cités peuvent s’avérer rédhibitoires. C’est « tenue correcte
exigée ».
Du coup, on peut se poser la question : est-ce
qu’un écrivain comme Philippe Djian (que personnellement j’aime beaucoup,
surtout dans sa première période) gagnerait des concours de nouvelles avec ses
textes plutôt osés ?
Rien n’est moins sûr !
Il est pourtant un des écrivains français les
plus cotés.
Imaginez maintenant le meilleur : vous
venez d’obtenir le 1er prix du concours de Trifouillis-les-Oies. Une
cérémonie est donnée en votre honneur, cérémonie au cours de laquelle tout ou
partie de votre nouvelle est lue devant un parterre de quelques dizaines de
personnes. Aux anges, vous remerciez tout le monde avant de boire un coup – et même
deux – pour fêter le chèque de 300 euros qui vous est remis en guise de 1er
prix.
Vous repartez chez vous, grisé par cet
événement certes modeste mais sympathique et chaleureux.
Vous avez vraiment passé un bon moment, c’est
certain ! Ceci étant, que se passe-t-il ensuite ?
Rien.
Les concours de nouvelles sont des « one-shot »
qui ne débouchent pas sur des propositions de contrat d’édition avec des
éditeurs (il peut y avoir des exceptions – mais ce sont justement des
exceptions !)
Mon avis
Les concours de nouvelles sont autant d’encouragements à écrire. Mais – me semble-t-il
– dans un certain classicisme. C’est mon sentiment, le retour de ma propre
expérience.
De même, ces concours n’ont pas pour vocation
de faire évoluer votre écriture, ni
sur le fond ni sur la forme. Votre style, votre ton, il faudra vous les forger
par vous-mêmes, en dehors de tout concours.
(à suivre – je n’ai pas fini mais j’ai
sommeil !)
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RépondreSupprimerLes concours servent de starter pour démarrer l'écriture de façon un peu plus sérieuse. Mais effectivement, le style récompensé la plupart du temps par les jury est assez "classique". Faut pas trop marcher en dehors des allées!!!
Mais c'est vrai aussi que le bonheur ressenti en apprenant que son texte a été retenu n'a pas de prix :-)