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Tout aspirant
écrivain a plusieurs romans inachevés dans ses tiroirs. Soit qu’il n’a pas su
aller au bout de ses intentions, soit qu’il les juge inaboutis et qu’il ait différé
le moment de leur donner une direction nouvelle, un second souffle.
Dans l’absolu, ce
serait bien de les reprendre.
Ce serait bien, oui.
Mais très vite, un décalage se crée. Le manuscrit inachevé semble bientôt avoir
été écrit par un autre. Et l’écrivain est passé à autre chose.
Les romans inachevés
sont le prix de l’apprentissage.
Je ne fais pas
exception. J’en ai, moi aussi. Tout juste vais-je en sauver quelques extraits
avant un oubli définitif. Des extraits d’où exhale le parfum vaguement
nostalgique de ce qui fut, aurait pu et ne sera jamais.
Un livre.
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