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Vous
êtes prof. Tout à l’heure, il vous faudra expliquer ce qu’est l’empathie à vos
élèves. Et leur trouver des exemples. Car l’énoncé de la stricte définition –
« L’empathie, c’est la capacité de se mettre à la place d’autrui » - a toutes les chances de faire un flop.
Têtes de décérébrés aux regards de merlan frit garanties.
Trouver des exemples concrets, c’est ça être prof.
Oui mais
lesquels ?
A cet instant, vous arrivez au niveau de
la gare. Sur le parvis, deux jeunes punks entourés de chiens sont vautrés par
terre. Blousons noirs cloutés, crêtes et vêtements troués. Vous les imaginez en
déshérence familiale. Debout à côté d’eux, un poivrot à la crinière ébouriffée gris sale et à la tête bouffie complète le trio.
Au moment où vous passez à leur hauteur, une
puanteur de corps pas lavés depuis des jours (des semaines ?) vous prend à
la gorge. Parmi les canidés, un molosse assis sur ses pattes de derrière semble
contempler l’affligeant spectacle de ses maîtres (manifestement drogués ou
avinés ou les deux) avec une stupeur animale. Noué autour de son cou,
un foulard de couleur lui confère un vague parfum d’humanité.
Ça y est vous le tenez, votre exemple sur
l’empathie !
Pauvre chien.
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