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| Avec une paire de ciseaux : tout le monde devrait faire comme moi, non ? |
Je ne sais pas vous, mais moi, je ne supporte pas de voir des gens avec du poil dans les oreilles.
Je trouve ça particulièrement inélégant. Je
dirais même plus : disgracieux.
Bref, je ne supporte pas !
J’ouvre ici une parenthèse pour noter que
bien souvent – pour ne pas dire toujours ! – ce sont les
hommes qui ont du poil dans les oreilles. J’ajouterais même : les hommes
d’un certain âge.
Les vieux, pour dire les choses clairement.
Et voilà, ça m’est venu d’un coup, une sorte
de révélation ou de nécessité intérieure : dorénavant, je ne sors plus de
chez moi sans ma paire de ciseaux.
Et sitôt que j’en vois un – un vieux avec du
poil dans les oreilles -, je les lui coupe (les poils, pas les oreilles !)
Au début, je m’efforçais d’y mettre les
formes.
- Pardon, Monsieur ! Je ne sais pas si
vous l’avez remarqué, mais il se trouve que vous avez du poil dans les
oreilles. Vous avez de la chance, j’ai justement une paire de ciseaux sur moi.
Je vous propose de vous en débarrasser.
Cela partait d’un bon sentiment, mais les
vieux en question me regardaient avec les yeux ronds, éberlués, en faisant un
mouvement circulaire avec leur index, au niveau de leur tempe.
Et ils refusaient – catégoriquement :
- Ça va pas, la tête ?!
Ce qui m’a conduit à changer de stratégie.
À présent, je passe derrière eux et
hop ! En deux temps, trois mouvements, je leur coupe les poils des
oreilles.
Évidemment, j’ai beau prendre toutes les
précautions du monde, ils finissent toujours par s’en apercevoir.
Et alors que je ne fais que leur rendre
service, ces ingrats se montrent véhéments :
- Mais qu’est-ce que vous
faites ?!
Et moi, tout en gardant mon calme, je leur
rétorque :
- Je vous débarrasse du poil dans vos
oreilles. Ne me remerciez pas, c’est gratuit !
Sauf que l’autre jour, il y a eu un accident.
Le vieux à qui j’étais en train de couper les
poils dans les oreilles s’est tourné brusquement vers moi et manque de chance,
il s’est enfoncé tout seul l’une des deux pointes de mes ciseaux dans le
tympan. Ce maladroit s’est mis à hurler comme si je l’avais délibérément
agressé !
Résultat, j’ai dû me sauver en courant en lui
abandonnant mon outil de travail fiché dans son oreille.
À présent, je réfléchis à une autre méthode pour ne plus connaître ce type de désagrément.
J’envisage d’attacher les petits vieux, pour
les empêcher de bouger.
Mais alors, il faudrait aussi que je les
bâillonne, ce qui me paraît pour le moins compliqué !
Et vous, vous n’auriez pas une idée sur la
façon dont je pourrais m’y prendre ?

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