COMMENT FAIRE LA PROMOTION DE SON PROPRE LIVRE ?

 

Et avec le sourire !

Voici l’une des questions les plus fréquentes (pour ne pas dire systématique) posée à un auteur à propos de son ouvrage : « Ça parle de quoi, ton livre ? »

Plusieurs options de réponse sont possibles.

Première option

L’arrogance (voire, la suffisance)

L’auteur choisit délibérément de répondre d’une façon « brute de décoffrage » :

- Achètes-le, tu verras bien.

Fortement déconseillé.

L’auteur a toutes les chances de voir son interlocuteur le gratifier d’une moue dépitée, avant d’être planté là sans plus de commentaire.

Seconde option

L’attitude métaphysico-intellectuelle

L’auteur commence par lever les yeux au ciel, un peu comme si la réponse était inscrite là-haut, entre deux nuages ; puis observe son interlocuteur, le visage empreint d’un sentiment de souffrance, matinée d’impuissance.

- Ça parle de… comment dire ? Non, en fait c’est trop complexe, je ne peux pas le résumer comme ça. Il faut vraiment l’acheter pour le lire.

Très moyen. Qui voudrait lire un livre « si complexe » que son propre auteur se voit incapable de le résumer en quelques phrases ? Einstein, peut-être ? Il faudrait le lui demander – ce qui n’est pas gagné !

Troisième option

Tout miser sur ce qui intéresse le plus les gens : l’argent et le sexe

- C’est hyperbranché sexe ! Je dis tout, je raconte tout – absolument tout ! -, et notamment, comment je m’y prends pour faire jouir ma partenaire jusqu’à incommoder les voisins avec ses cris de plaisir. Au passage, je donne aussi une astuce pour devenir riche en trois jours, facilement et sans effort.

Outrancier et à la limite de vulgarité, certes.

Mais ça peut marcher !

Évidemment, si le contenu du livre n’est pas un minimum en adéquation avec ces promesses, la lune de miel risque d’être de courte durée.

Quatrième option

La sincérité

- Après toute une vie passée derrière les guichets de la Poste, j’ai fait valoir mes droits à la retraite. Une retraite bien méritée ! J’ai maintenant (enfin) le temps de m’adonner à mon rêve : écrire un livre. Un livre où je raconte toutes les péripéties – et croyez-moi, elles sont nombreuses ! -, d’un employé de la Poste.

Problème : la sincérité n’est pas toujours (loin s’en faut) le meilleur argument de vente.

Autrement dit : je déconseille.

Cinquième option

Un résumé qui donne envie

- Le point de départ, c’est un jeune journaliste au chômage, aussi fougueux qu’idéaliste (licencié après avoir dénoncé un trafic abject) et qui enquête sur la disparition de sa voisine, une jeune femme au passé mystérieux et dont il était secrètement amoureux. Ses investigations vont l’emmener en Amérique du Sud, le long de la Cordillère des Andes, avant de transiter par les îles du Pacifique pour trouver son épilogue aux Caraïbes. C’est une formidable histoire d’amour, d’un romantisme inouï – mais qui n’évite pas les sujets qui fâchent, comme la traite des blanches et le blanchiment de l’argent sale – et où j’y développe une théorie aussi incroyable que documentée sur l’origine des statues de l’île de Pâques. Ce qui nous amène à avoir un autre regard sur l’Éternité.

C’est mieux. Beaucoup mieux !

Conclusion : soyez capable de résumer votre livre en quelques lignes – et d’une façon qui DONNE ENVIE !

Ce qui peut s'avérer plus simple à dire qu'à faire...

(à suivre)