Les plus belles années sont celles où l'on se bat (extrait)

 Écrire, se lancer dans l'écriture d'un roman implique un certain nombre d'essais et d'erreurs. Pour autant de tentatives inachevées.

 "Les plus belles années sont celles où l'on se bat" en fait partie.

 Ce roman ne verra jamais le jour. Ceci étant, quelques passages me restent en mémoire. Du coup, je les partage ici avec vous :

Inquiétude

 Tu n'as pas revu ton fils depuis des années.

 Un soir, tu reçois un appel en PCV en provenance des États-Unis. C’est lui, Julian. Ton fils. Il a été arrêté pour conduite en état d’ivresse. Il n’a pas un sou en poche et te demande si tu peux payer sa caution. Faute de quoi, il ira directement en prison.

 La somme correspond à tout ce que tu as sur ton compte, économies comprises.

 Quand tu lui dis être d’accord pour payer, Julian n’exprime ni reconnaissance, ni émotion.

 Évidemment, tu veux savoir comment il va, comment ça se passe pour lui aux États-Unis, si loin.

 Julian commence par t’informer ne pas disposer de beaucoup de temps au téléphone, il te répond aussi brièvement que possible. Son groupe de rock a très vite volé en éclats et avec lui, ses espoirs, ses rêves. Dorénavant, il n’a plus de projet.

 Plus rien.

 Tu comprends entre les lignes que c’est un presque clodo, qui erre d’une chambre meublée à une autre, quand il n’est pas obligé de dormir dans sa voiture. Une voiture dont il n’a pas fini de payer les traites.

 Pour le moment, il est sur Los Angeles. Tu lui fais promettre qu’il t’envoie une adresse, un téléphone afin que tu puisses reprendre contact avec lui, l’aider.

 Julian promet. Mais au son de sa voix - le ton désabusé du type qui annonce aller se coucher parce que trop crevé pour entreprendre quoi que ce soit -, tu pressens qu’il y a peu de chances qu'il tienne sa promesse.

 Ce en quoi tu ne te trompais pas.

Extrait d'un roman inachevé :

"Les plus belles années sont celles où l'on se bat"