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mercredi 14 mai 2025

COMMENT J'AI ÉCHOUÉ À ARRÊTER DE FUMER EN 21 JOURS - et comment débute le roman

Homme à tête de cigare allumé
Le roman

 Amazon.fr - Comment j'ai échoué à arrêter de fumer en 21 jours: de la difficulté à arrêter de fumer – et comment il est possible de garder le sens de l’humour ! - SCILIEN, Eric - Livres


« Dans les épreuves cruciales, la cigarette nous est d’une plus grande aide

 que les Évangiles. »

Emil CIORAN

  

« Si je ne peux pas fumer de cigares au ciel,

 je n’irai pas. » 

Mark TWAIN

  

JOUR ZÉRO

 

 Ce journal est mon journal d’arrêt du tabac. J’en décris la chronologie, telle que je l’ai vécue et ressentie.

 Le lecteur impartial pourra vite constater que je n’y suis pas franchement à mon avantage. C’est le prix à payer pour qui veut se montrer sincère. Et je l’accepte.

 Pour être tout à fait honnête, je ne croyais pas qu’un jour viendrait où j’arrêterais de fumer. J’étais le genre d’homme à m’imaginer vivre sa dernière heure en fumant une ultime cigarette, celle pour la route – la plus longue.

 Je n’y croyais pas et pourtant si. C’est arrivé.

 Tout arrive, dit le prophète.

 Dire que ça m’a pris comme ça, d’un coup, serait mentir.

 Tout est parti d’un événement déclencheur. Un malaise. C’était un samedi midi et j’ai bien cru que je faisais un infarctus.

 Palpitations, oppression thoracique - du mal à respirer ; j’avais beau être assis, l’impression qu’un type de cent kilos s’était assis sur ma poitrine et ne voulait plus en bouger perdurait.

 Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Surtout que dix minutes plus tôt, tout allait bien.

 Avec Manon (ma compagne), nous sortions d’un repas pantagruélique ; un de ceux qui vous font discrètement desserrer la ceinture de votre pantalon d’un cran (l’air de rien, de façon à ce que personne ne s’en aperçoive alors que vous restez placidement assis à votre place).

 Quand je dis - « nous sortions d’un repas pantagruélique » - en réalité, je parle pour moi. Manon surveille sa ligne. Elle déteste les excès.

 Ce jour-là, je l’avoue, j’avais un peu forcé sur la tête de veau et le vin de Bourgueil ; je m’étais resservi au moins trois fois. Mais rien de vraiment méchant, à mon sens.

 C’est ma nature, je suis ce que l’on appelle un bon vivant. Un épicurien. J’aime manger, boire et faire l’amour. Lire et écrire, également.

 Vous remarquerez que je classe ces activités parmi les plaisirs de l’existence – c’est normal, je suis écrivain. Auteur de romans noirs.

 En fait, j’apprécie tous les plaisirs, quels qu’ils soient (et le plus souvent, sans modération). Bien qu’il ne soit pas question que j’en établisse une liste ou un classement, la cigarette y figure en bonne place.

 Car oui, je suis fumeur. Un gros fumeur. À la limite du fumeur compulsif.

 C’est arrivé après le repas. Manon a bien vu que ça n’allait pas.

- Qu’est-ce que tu as, Patrick ? Tu es tout pâle ?!

- C’est rien. Je crois que je vais aller m’allonger cinq minutes. Ça ira mieux après.

 Ce qui ne me ressemblait pas. Mais le fait est que je tenais à peine sur mes jambes. Elles peinaient à supporter mon poids, je les sentais flageolantes.

 Manon est infirmière. Elle a insisté pour que je lui décrive mes symptômes.

 Je n’ai pas pu m’empêcher de minimiser, de faire le mariole avec une blague pas franchement drôle comme j’en ai le secret.

 Mais le cœur n’y était pas.

- Est-ce que tu as mal dans le bras gauche ?

- Un peu, oui.

 À partir de là, elle m’a exhorté à aller aux urgences.

- Allez, je t’emmène. Tout de suite ! Et c’est non négociable.

 Je me suis laissé faire. En essayant de me convaincre que ce n’était rien de plus qu’un coup de moins bien.

 Peut-être le stress lié au fait que je devais rendre mon manuscrit à mon éditeur avant le quinze du mois suivant ? Car comme toujours, j’étais déjà sacrément en retard.

 Mais l’étais-je plus que d’habitude ?

 Il ne me semblait pas.

 Et voilà comment je me suis retrouvé aux urgences. Un lieu pas franchement sympathique qui suinte la douleur, la peur et l’épuisement – selon le côté de la barrière derrière laquelle on se trouve.

 Dans ce genre d’endroit, le plus dur, c’est l’attente. Le moment où le hamster s’affole dans sa cage imaginaire.

 Bien sûr, ça n’allait pas fort mais je ne pouvais pas croire que tout puisse s’arrêter là, si vite.

 Si brutalement.

 J’avais déjà suffisamment vécu pour savoir que l’existence peut s’avérer aussi injuste qu’imprévisible mais jusque-là, cela n’avait jamais concerné que les autres. Pas moi ! Et j’avais une tendance naturelle à me croire invincible.

 J’observais Manon à la dérobée et je la sentais anxieuse. Ce qui n’était pas pour me rassurer.

 Manon. Chaque fois que je la regarde, je suis toujours aussi étonné qu’une aussi belle jeune femme ait pu s’enticher d’un balourd comme moi (et quand je dis balourd, c’est au sens propre comme au figuré).

 Les images de notre première rencontre me sont revenues à l’esprit.

 Elle était cette jeune inconnue en train de lire un livre à la terrasse d’une brasserie en centre-ville.

 Un livre, oui.

 Mais pas n’importe quel livre !

 Il faisait chaud, un temps d’été. Et il n’y avait qu’elle, assise à cette terrasse – heureusement car sinon, jamais je n’aurais osé lui adresser la parole.

 De la gueule, j’en ai toujours eu et la plupart du temps, je n’ai aucun problème pour passer des paroles aux actes ; mais quand je suis face à une femme – une femme qui me touche, qui plus est – j’ai l’impression de redevenir un petit garçon en culottes courtes.

 Pire, j’ai l’impression de n’avoir jamais été que ce petit garçon en culottes courtes. Et que tout le reste, c’est du flan.

 Il a donc fallu que je me fasse violence.

 « Excusez-moi, mademoiselle… vous le trouvez bien, ce livre ? »

 Elle avait mis un temps avant de me répondre, plongée qu’elle était dans le bouquin.

 « Heu… oui, il est vraiment génial ! Vous aussi, vous l’avez lu ? »

 « J’ai fait mieux que ça. C’est moi qui l’ai écrit. »

 C’est ainsi que tout avait commencé, il y a un peu plus de trois ans.

 Depuis, nous ne nous sommes plus quittés.

 Retour à la réalité des urgences. Après deux ou trois heures d’attente – on ne s’en tirait pas si mal – les blouses blanches se sont occupées de moi. Palpations, examens - j’ai eu comme l’impression d’être transformé en rat de laboratoire.

 En début de soirée, un interne au visage de premier de la classe est venu s’enquérir de mon état.

 Je dois dire que je commençais à me sentir mieux. Ou plutôt, un peu moins mal.

- Vous avez une tension élevée, des extrasystoles et une arythmie cardiaque. Mais rien qui nécessite que l’on vous garde.

 Alléluia !

 C’était bien la meilleure nouvelle de la journée.

 Tout aurait été (presque) parfait s’il en était resté là. Mais il a fallu qu’il creuse :

- Vous fumez combien de cigarettes par jour ?

- Heu… plus ou moins un paquet.

- J’aurais plutôt dit un paquet et demi, a renchéri Manon.

- Ça, c’est uniquement les jours de fête.

- Oui mais avec toi, c’est tous les jours la fête !

- On ne vit qu’une fois. Pas vrai, docteur ?

 Ma façon de voir n’a pas eu l’air de l’amuser ; il m’a décoché un regard aussi noir que s’il s’apprêtait à déclencher une attaque nucléaire à l’échelle de la planète.

 Puis il m’a invité à prendre contact aussi rapidement que possible avec mon médecin traitant.

 Il était non seulement question d’une radio des poumons mais aussi de toute une batterie de tests dont rien que l’évocation me faisait froid dans le dos.

 Cerise sur le gâteau, le toubib a conclu par un ersatz de leçon de morale - que ma mémoire s’est empressée d’effacer -, prédisant que nous nous reverrions probablement bientôt.

 Je crois que c’est cette attitude, cette posture d’oiseau de mauvais augure, qui m’a mis les nerfs.

 Et qui, incidemment, a provoqué tout ce qui a suivi.

  Avec Manon, sitôt réglée la paperasserie, nous nous sommes empressés de retrouver l’air frais du dehors.

 La nuit tombait. Nous avons attendu d’être dans la voiture pour parler.

- Je peux te le dire maintenant, tu m’as fait une sacrée peur !

 J’ai préféré ne rien répondre.

 Moi aussi, j’avais eu la trouille. Mais j’étais du genre à me faire tuer plutôt que de l’avouer. J’ai toujours été comme ça, orgueilleux. Parfois jusqu’à la bêtise. Voire l’absurde.

- Désolé, j’ai dit.

 J’ai enclenché le contact, passé la première avec, j’ignorais pourquoi, un sentiment d’inachevé en bouche.

 Ici et là, allant et venant sur le parking, des éclopés et des vieillards ; certains marchaient vers le bâtiment, d’autres en sortaient mais tous affichaient la tête de ceux au-dessus de laquelle reste suspendue une épée de Damoclès – une épée du genre de celle qui n’attend qu’un signe, un simple frémissement pour les écraser.

 Des pensées aussi sombres que la nuit qui menaçait nous envelopper m’ont traversé de part en part – l’hôpital, n’est-ce pas à plus ou moins brève échéance, notre horizon à tous ?

 Je crois avoir lu quelque part que la moitié des gens finissent leur vie en soins palliatifs.

 Et moi, où en étais-je ?

 Je venais d’avoir cinquante ans et je fumais sans discontinuer depuis l’âge de quatorze ans. Je totalisais donc trente-six ans de tabac.

 À raison d’un paquet par jour en moyenne, mieux valait ne pas compter le nombre de cigarettes que j’avais inhalé.

 Quand Manon m’a rappelé qu’il me fallait prendre rendez-vous dès que possible pour passer ces satanés examens complémentaires, j’ai disjoncté.

- Non, j’ai dit.

- Quoi, non ? Ne me dis pas que tu vas encore essayer de te défiler ! Tu as entendu ce qu’a dit…

 Je l’ai coupée :

- Non, hors de question de passer ces foutus examens. Je vais faire mieux, beaucoup mieux que ça !

 J’ignore comment ni pourquoi j’ai prononcé ces mots.

 Était-ce la trouille rétrospective ?

 L’envie de faire un pied de nez à ce toubib de malheur qui me voyait déjà revenir les pieds devant aux urgences ?

 Ai-je été victime d’une sorte de court-circuit neuronal ou me suis-je tout simplement enflammé ?

 Toujours est-il que je me suis entendu affirmer, sur un ton convaincu, limite péremptoire :

- J’arrête de fumer.

- Quoi ?

- J’ai dit, j’arrête de fumer.

 C’était clair et net, définitif.

- Tu es sûr ? Certain ?!

- Oui. Trente-six ans de tabac, ça suffit.

- Ce n’est pas une parole en l’air, tu penses vraiment ce que tu dis ?!

- Je le pense, oui. Vraiment.

- Et tu crois que tu vas pouvoir t’y tenir ?

- Oui. Tu me connais. Je suis une vraie tête de mule, tu me l’as répété assez souvent ! Quand j’ai décidé quelque chose…

- Promets-le-moi !

- Je le promets.

- Arrête-toi.

- … pour quoi faire ?

- Arrête-toi, tout de suite !

 Sa voix montait bizarrement dans les aigus, je ne comprenais pas ce qui se passait. Mais j’ai obtempéré.

 Sitôt la voiture rangée sur le bas-côté, Manon m’est tombée dans les bras.

- Oh merci, mon amour ! Merci !

- Pourquoi tu me remercies ?

- Parce que cette décision, c’est aussi pour nous que tu la prends, non ?

- Heu…

 J’avoue, je ne voyais pas vraiment ce qu’elle voulait dire.

- Depuis le temps que TU EMPESTES, que TU PUES LA CLOPE, je n’en pouvais plus ! Ça devenait insupportable, cette odeur. Tu ne t’en rendais pas compte mais elle s’infiltrait partout - sur tes vêtements, tes cheveux et ta peau, tes doigts… je n’ai jamais osé te l’avouer mais même quand tu m’embrassais…

- Hein ? Qu’est-ce que tu veux dire ? Que je puais de la bouche ?!

- Pas exactement mais… tu as toujours une haleine de cendrier froid. Et franchement, ce n’est pas très ragoûtant. Après, quand on va plus loin, avec l’excitation, ça passe. Mais si tu arrêtes de fumer… alors c’est merveilleux. Merci. Merci, Patrick ! Merci, merci, merci !

 Et là-dessus, elle m’a roulé un patin avec toute la fougue de celle qui s’offre corps et âme ; la température est montée dans l’habitacle, elle est devenue bouillante et je le confesse, il n’en aurait pas fallu beaucoup plus pour qu’on finisse par le faire sur le siège passager, à la vue de tous.

 On a quand même réussi à se contenir. Il nous a fallu un peu de temps pour que l’on se remette la tête à l’endroit mais on a fini par repartir.

 Sur le chemin du retour, j’aurais dû – comme n’importe quel homme normalement constitué, ce que je crois être – j’aurais dû n’avoir qu’une seule idée en tête : la façon dont on allait finir ce qu’on avait commencé, Manon et moi, une fois rentrés.

 Mais croyez-le ou non, je ne pensais déjà plus à ça.

 Non.

 Parce que dix minutes après avoir promis que j’arrêtais, j’avais déjà une furieuse envie de m’en griller une.

 Si j’avais pu le faire, je suis sûr que toutes mes idées se seraient remises en place, naturellement.

 Mais là, non. Impossible.

 Tout se présentait pourtant parfaitement bien – pas de grave problème de santé, la perspective de faire l’amour avec Manon. Mais voilà, il me manquait quelque chose d’essentiel dans l’intervalle.

 Une cigarette.

 Évidemment, après ce que je venais d’annoncer, il n’en était pas question. Je ne pouvais quand même pas me parjurer au bout de dix minutes, j’aurais eu l’air de quoi ?

  Et avec la couche qu’avait remise Manon par-dessus, j’étais coincé.

 Fait comme un rat.

MAIS QU’EST-CE QUI M’AVAIT PRIS, BON DIEU, QU’EST-CE QUI M’AVAIT PRIS DE DIRE QUE J’ARRÊTAIS DE FUMER, J’ÉTAIS DEVENU COMPLÈTEMENT CINGLÉ OU QUOI ?!

 À peine arrivé à la maison, on a filé au lit. On a fait ce qu’on avait à faire et un moment, je me suis cru réconcilié avec la vie.

 Je suis monté très haut.

 Ensuite, pour accompagner la descente, j’ai cherché à tâtons mes cigarettes sur la table de chevet. Sans penser à mal – sans même penser du tout, mécaniquement.

- Tu fais quoi ? m’a demandé Manon avec une voix de tigresse prête à se battre pour un quartier de viande.

 J’ai compris dans la seconde où elle m’a posé la question.

- Heu… non, rien. Désolé, c’était une sorte de réflexe.

 Ce premier soir, je me suis couché tôt. Sans manger.

 Sans même prendre un café, mon deuxième carburant.

 Et sans écrire une ligne, sans rien.

 Je crois que je commençais tout juste à réaliser dans quel merdier je m’étais fourré.

 Ne plus penser, dormir – je crois que c’était encore le mieux que je puisse faire.


 

JOUR 1


 

 Ce premier matin du « Jour d’après », je me suis réveillé avec l’impression d’avoir fait un mauvais rêve.

 Mais non. J’avais bel et bien promis à Manon d’arrêter de fumer.

 Ce qui m’apparaissait d’ores et déjà inhumain, à la limite de la torture mentale !

 J’avais l’impression d’être né avec une clope au bec. Me l’enlever, c’était comme retirer sa tétine ou son nin-nin à un gosse qui ne pouvait s’endormir sans.

 Manon était déjà partie travailler. Elle m’avait laissé un mot sur la table de la cuisine.

 

Je sais que ça va être dur, aujourd’hui

Je pense à toi

Courage !

Je t’aime

 

 Je ne crois même pas que cela m’ait fait plaisir.

 Des mots tout ça, rien que des mots ! Parce qu’en cet instant, je ne voyais pas comment j’allais pouvoir supporter une journée entière sans cigarette !

 Il allait pourtant bien falloir.

 Je me suis assis à la table de la cuisine, je me suis servi un grand bol de café noir.

 Je me souvenais du jour où mon père m’avait offert ma première cigarette. Un geste anodin en apparence. Mais symboliquement fort.

 C’était comme une sorte de bienvenue dans la cour des grands. Des hommes. J’avais quatorze ans et pas encore de poils au menton.

 Depuis, la cigarette avait accompagné ma vie.

 Elle avait célébré mes succès. L’annonce de la publication – par un éditeur reconnu - de mon premier roman. La naissance de mes enfants (avec ma première femme, dont j’étais séparé).

 La cigarette avait aussi adouci mes peurs, mes doutes. Elle m’avait toujours soutenu dans les moments difficiles.

 Elle s’était avérée plus importante qu’un stylo ou un ordinateur dans ma vie d’écrivain.

 Souvenir de ces nuits sans fond où j’avais travaillé jusqu’à l’aube pour finaliser un roman, un article pour un journal littéraire. Y serais-je parvenu, si je n’avais pu fumer ?

 Sans compter que la cigarette a toujours été de pair avec son meilleur ami, le café noir.

 Un café, une cigarette - c’est la règle. Une sorte de plaisir de base, dix fois reproduit dans la journée.

 Comment vais-je faire, à présent que je suis interdit de fumer ? Vais-je devoir aussi supprimer le café ?!

 Ne plus fumer, ne plus avoir la possibilité de s’en griller une, c’est comme se retrouver seul et sans arme dans une jungle hostile ; sans revolver ni carabine, assis à l’avant d’un chariot lancé à la conquête de l’Ouest à la fin du dix-neuvième siècle.

 Ou sans vêtement chaud, dans le terrible hiver 42-43 du siège de Stalingrad.

 Parmi les cigarettes les plus difficiles à se passer, il y a la première – la toute première. Celle du matin, après le café.

 C’est-à-dire maintenant.

 Et que dire du claquement caractéristique de mon briquet Zippo, sa brève odeur d’essence ; elle aussi va me manquer.

 Sans oublier la cigarette après l’amour, la plus charnelle de toutes.

 Une seule demi-journée sans fumer derrière moi et je me retrouve déjà à des années-lumière de ma décision initiale.

 En fait, ce n’était pas vraiment une décision. Plutôt un coup de tête malheureux.

 Une imbécilité.

 À présent que le mal est fait, comment revenir en arrière ? Je ne peux quand même pas me défausser si vite !

 Ni maintenant, ni au bout de vingt-quatre heures ou même trois jours ou une semaine. Je dois tenir un minimum.

 Faire effort, pour Manon

 Je crois que je vais essayer de trouver des trucs pour m’aider sur Internet.

 

19 : 00

 

 Manon est de retour. Elle me retrouve avachi sur le canapé, en train de zapper d’une chaîne TV à une autre avec l’enthousiasme d’un condamné à perpétuité.

 Baiser furtif.

- Ça n’a pas été trop dur, mon amour ?


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