J'avais 14 ans quand je me suis promis de répondre à cette question.
Si je m'en souviens aussi précisément,
c’est que je l'avais noté sur mon cahier. Un cahier d'écolier, avec une fine
ligne rouge pour tracer la marge de gauche.
J'avais même fait bien
davantage que la noter, je m'étais engagé ! Un engagement signé
avec une goutte de mon sang, après m'être piqué au bout du doigt avec la pointe
de mon stylo-plume.
Je sais, cela va peut-être
vous faire sourire – voire vous paraître ridicule -, mais c’est ainsi. Je ne
peux pas faire les choses à moitié, je suis du genre passionné.
Par la suite, je me suis efforcé de me donner les moyens de mes ambitions.
J’ai poursuivi de hautes
études en sciences de la vie, astrophysique et biologie cellulaire (sans négliger
un bon niveau de connaissance en anthropologie).
Pour me détendre, à mes
heures perdues, j’ai obtenu en parallèle un doctorat de philosophie. J’estimais
que cela pouvait m'être utile dans mes réflexions.
J’ai fait une croix sur la
vie de famille – pas de femme, ni d’enfants. Je n’ai jamais pratiqué aucun
sport, pas le temps. Et quand je pars en vacances, j’emmène des piles de livres
– de quoi faire frémir le pire rat de bibliothèque !
Voilà comment j’ai mené
ma vie.
Aujourd'hui, j'ai 64 ans.
Cela fait un demi-siècle que je travaille comme un acharné. Un forcené.
Et quant à la question de savoir « Pourquoi il y a quelque chose plutôt que rien ? », j'en suis toujours au même point.
C’est-à-dire nulle part.
Je n’ai pas progressé d’un iota.
Je crois que je me suis obstiné à chercher dans de mauvaises directions. Ce qui signifie qu'il va me falloir tout reprendre à zéro.
Je vais vous faire une
confidence : je commence à ressentir la pression du résultat.
Contes noirs ou absurdes
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