Sujets classés par ordre alphabétique dans la colonne de gauche, sous l'intitulé "Libellés"

541 articles

vendredi 14 mars 2025

7 raisons de lire un auteur peu connu : raison n°1

Chefs d'oeuvre oubliés dans des tiroirs
Tant de chefs d'oeuvre oubliés dans des tiroirs !

Raison n°

Chiffre 1 couleur or

PARCE QU’À TRAVERS LE MONDE, IL EXISTE PROBABLEMENT DES DIZAINES, PEUT-ÊTRE MÊME DES CENTAINES (DAVANTAGE ?) DE LIVRES PLONGÉS DANS L’OUBLI D’UN TIROIRVOIRE PUBLIÉS DE FAÇON CONFIDENTIELLE POUR UN RÉSULTAT SIMILAIRE -, ET QUI AURAIENT POURTANT CONNU UN GRAND SUCCÈS, S’ILS AVAIENT EU LA CHANCE D’AVOIR ÉTÉ PUBLIÉS PAR UN ÉDITEUR EN CAPACITÉ D’EN FAIRE LA PROMOTION.

 Ce qui me permet de me montrer si affirmatif ?

 Les faits.

 Parce qu’il suffit de se plonger dans l’Histoire de la Littérature pour s’apercevoir que bien des succès planétaires n’ont tenu qu’à un fil.

Comment pourrait-on décemment adhérer à l’idée que ce fil ait systématiquement tenu ?
 Qu’il ne se soit pas rompu, à un moment ou un autre, pour laisser des œuvres majeures dans l’oubli ?

 Prenez l’exemple de Franz KAFKA.

 En 1924, KAFKA meurt prématurément à l’âge de 40 ans, dans le plus complet anonymat et après avoir peu publié.
 Il a pris soin de demander à son exécuteur testamentaire, Max BROD, de détruire tous ses écrits :
 « Voici, mon bien cher Max, ma dernière prière : Tout ce qui peut se trouver dans ce que je laisse après moi (c'est-à-dire, dans ma bibliothèque, dans mon armoire, dans mon secrétaire, à la maison et au bureau ou en quelque endroit que ce soit), tout ce que je laisse en fait de carnets, de manuscrits, de lettres, personnelles ou non, etc. doit être brûlé sans restriction et sans être lu, et aussi tous les écrits ou notes que tu possèdes de moi ; d'autres en ont, tu les leur réclameras. S'il y a des lettres qu'on ne veuille pas te rendre, il faudra qu'on s'engage du moins à les brûler. »

 Max BROD ne respectera pas les dernières volontés de son ami.

 Et d’auteur parfaitement inconnu en son temps, KAFKA est aujourd’hui devenu l’un des écrivains majeurs du XXe siècle.

 Autre exemple d’un livre ayant rencontré le succès après avoir été comme exhumé du néant : « La conjuration des imbéciles » de John Kennedy Toole.
 Cet auteur américain, né en 1937 à la Nouvelle-Orléans, aura passé des années à chercher un éditeur.
 En vain.
 Désespéré, il finit par se suicider en 1969, à l’âge de trente-et-un ans.
 C’est sa mère, Thelma, qui se battra pour faire connaître l’œuvre de son fils.
 Le roman sera finalement publié en 1980, John Kennedy Toole recevant le prix Pulitzer (sorte d’équivalent de notre prix Goncourt) à titre posthume, en 1981.
 Et le roman continue encore aujourd’hui à se vendre, je le vois régulièrement en format poche sur les étals des librairies.

 De même, à quoi tient l’édition de l’œuvre de Fernando PESSOA qui, à sa mort (en 1935, à l’âge de 47 ans), n’avait publié qu’un seul et unique recueil de poésie dans sa langue natale ?

 Après son décès, on retrouvera dans une malle plus de 27 000 textes écrits de sa main.
 « Le livre de l’intranquillité » est aujourd’hui considéré comme son livre majeur - bien qu’il ne soit en fait qu’une compilation de notes, rédigées au fil des années sur des feuilles volantes. Un ouvrage qui n’a été publié qu’en 1982, soit 47 ans après la disparition de l’auteur !

 Et que dire des Pensées de PASCAL ?

 Ce n’étaient à l’origine que des notes retrouvées après le décès de son auteur, sorte de brouillon dont le projet était de constituer une apologie de la pensée chrétienne.
 Regroupées, ces notes inachevées seront publiées pour la première fois en 1670 (huit ans après la mort de Blaise Pascal), sous le titre : « Les Pensées de M. Pascal sur la religion et sur quelques autres sujets, qui ont été trouvées après sa mort parmi ses papiers ».

 Aujourd’hui, on retrouve ces Pensées au menu des programmes scolaires.

 Autre exemple : « Roman avec cocaïne ».

 D’abord simple manuscrit envoyé par la poste d’Istanbul (en Turquie) à une revue russe de Paris dans les années 30, il est d’abord décliné en feuilleton avant d’être publié.
 Il semblerait alors qu’il ait fait forte impression au sein de la communauté des Russes exilés en France, ceux-ci étant les premiers lecteurs de cette revue.
 Le roman est signé d’un certain M. AGUÉEV.
 On n’en saura pas plus au sujet de cet auteur, car vient la guerre et « Roman avec cocaïne » sombre dans l’oubli le plus total.

 Au début des années 80, la traductrice Lydia CHWEITZER tombe, par hasard, sur un exemplaire de l'édition originale chez un bouquiniste des quais de Seine.
 Elle décide alors de le traduire et le propose aux éditions Belfond.
 Une fois publié, le roman rencontre un succès colossal et ce, alors que son auteur, M. AGUÉEV - écrivain d’un seul et unique roman –, garde son mystère.
 Certains demeurent convaincus que M.  AGUÉEV serait en réalité le pseudonyme de l’illustre Vladimir NABOKOV, d’autres affirmant que le nom véritable de M. AGUÉEV serait un certain Mark LEVI (sans rapport avec notre écrivain national Marc LEVY), disparu à Erevan en 1973.

 Autres articles liés à ce sujet :

Le blog littéraire d'Eric SCILIEN auteur: 7 RAISONS DE LIRE UN LIVRE AUTOÉDITÉ PLUTÔT QU'UN BEST-SELLER

Le blog littéraire d'Eric SCILIEN auteur: 7 raisons de lire des livres autopubliés selon Max HERTZL



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire